LA MAISON DE JACOB
Sylvie Courtine- Denamy.
Año 2001
Páginas 201
Philosophe-mais historienne ici à sa façon, et “raconteuse” d´une belle histoire-, Sylvie Courtine- Denamy retrace I´itinéraire d´une famille juive (la sienne) jadis chassée d´Espagne par I´Inquisition et qui réussit à tenir dans I´exil.
“Zakhor!...Souviens- toi!” avait lancé Jacob à sa fille. Celle-cin´oubliera pas I´injonction. Elle va consacrer de longs jours à I´étude de ce qui fut le passé des siens: une enquête patiente, serrée, avide de toutes les précisions, car la vie loge indifférenmment dans les grandes et les petites choses.
Ainsi s´en revient-elle dans la ville de Castille que les siens ont quittée il y a tout juste un demi-millénaire. Cuenca: c´est devenu leur nom, comme si I´identité se confondait, pour eux, avec la privation de I´origine. Elle refait le chemin de ceux qui sont partis et que I´on retrouvera plus tard à Salonique, Constantinople, Varna, Vienne,Bayonne ou Paris; et plus loin encore: en Eretz Israël ou aux Amériques…
Un destin semble transcender cette dispersión, qui bien souvent doit s´affronter aux vents noirs de I´Histoire, mais qui connaît aussi ses instants de bonheur solaire (on est ici entre Méditerranéens, loin du Yiddishland si souvent décrit.)L´ espace a beau séparer tous ces gens, un lien mystérieux, simple et fort, persiste à les unir: le goût de la langue – le judéo- espagnol-, que chacun continue de parler en famille, du Danube à la mer Égée, de I´Anatolie aux quais de la Seine.
La langue, finalment, comme seule patrie.